dimanche 29 décembre 2013

Kolkata (Inde) - 29/12/2013

Spécial bouffe aujourd'hui, pour aguicher vos papilles ou finir de vous écœurer, selon que vous avez abusé ou non en cette période des fêtes.

Il y a quelques jours, nous sommes allés manger dans un délicieux resto spécialisé dans la cuisine du Bengale qui, j'en avais déjà parlé, est assez particulière et utilise des ingrédients parfois surprenant. Donc au menu :
- Mochar Chop : croquettes de purée de fleur de bananier
Le truc violet, c'est la fleur de bananier (au petit marche fermier bio)
- Posto Narkel Bora : galettes de chair de noix de coco et de graines de pavot
Mochar chop et Posto narkel bora
- Mochar Gonto :pomme de terre, fleur de bananier et noix de coco écrasées, avec marinade à la moutarde
- Pur Bhara Doi Potol : légume vert inconnu (voir ci-dessous) farci de noix de coco, graines de pavot et de moutarde, avec sauce à base de yaourt
Le legume vert inconnu (ce ne sont pas des okras)
- Dab Chingri : crevettes dans une sauce moutarde et lait de coco, cuites dans une noix de coco fraîche
- Kakra Gal Pethechi : dos de crabe farci
- Loochi : petits pains frits et gonflés
Mochar Gonto, Pur Bhara Doi Potol, Dab Chingri, Loochi
Kakra Gal Pethechi
- Chanar Malpoa : rondelle de fromage frais frite dans du sirop de rose, avec glace à la vanille.
Chanar Malpoa
D'autres plats en vrac :
- Biryani : plat de riz aux grains super long, cuit pendant heures avec plein d'épices, donc du safran et de la cardamone. Ici accompagné d'un truc qu'on n'avait jamais essayé : navratan korma, un mélange de légumes, fruits et noix dans une sauce toute douce. À droite, une lacha paratha, un pain en spirale, frit, gras mais divin.
Biryani, navratan korma et lacha paratha
- Une dosa, crêpe de farine de riz, particulière celle-ci car le curry de pomme de terre dont elle est farcie est agrémenté de légumes émincés, raisins secs, noix de cajou et de fromage pressé émietté.
Dosa
- Un bon vieux thali, plat de base plus ou moins élaboré, avec du riz, du pain et un assortiment de currys.
Thali
Une photo de l'échoppe d'Indian Sweets où nous nous arrêtons (presque) tous les jours en rentrant de la clinique. Nos préférés : la crêpe dans la rangée du bas (et pas juste parce que c'est une crêpe!) et le petit truc tout en haut à droite (qui s'appelle Chanko ou quelque chose comme ça).
Notre petit vendeur d'Indian Sweets
Un truc excellent qu'on n'avait jamais goûté : une noix de coco fraîche en cours de solidification. On boit le jus et dans la noix, on récupère la chair qui est encore molle.
Noix de coco fraiche
Un stand de Katy's Roll : une lacha paratha (voir plus haut), frite dans un œuf et roulée-farcie avec de la viande, des légumes, du fromages, etc. Le fast-food préféré à Kolkata. Maxi gras!
Katy's Roll - LE fast food de Kolkata
Quelques stands de bouffe de rue aussi.
Ici, the et sandwichs pour le petit dej'. Le monsieur a droite se lave les dents
Jus de fruits

Petit kiosque de the: brulant, au lait, sucre et epice
Dosas dans la rue

Le the est souvent servi dans des pots de terre cuite qu'on jette par terre pour les casser apres usage
On peut manger ET se faire raser en meme temps
Fruits
Et pour finir, une mise en contexte entièrement hors sujet : la boutique internet d'où je publie ce billet. Quoiqu'il y a quand même une mini relation : chaque fois que je viens, le patron m'offre une demi-friandise indienne...
Cyber Zoom

Bises à tous et joyeuses fêtes!!
Karine & Rodolphe

vendredi 20 décembre 2013

PHOTOS!!!

J'ai ajouté des photos à l'album sur le Parc National de Bardia: ici

Et aussi créé un nouvel album avec quelques photos de Kolkata (où la lumière est pourrie!): ici

Kolkata (Inde) - 20/12/2013

Appelons la Kolkata, puisque c'est le nom officiel de Calcutta depuis 2001. Nous y sommes depuis
près de 2 semaines, après un long voyage étalé sur deux jours depuis Ilam: jeep + bus + passage
de frontière en vélo-rickshaw (Rodolphe embarqué avec nos sacs, moi marchant à côté, notre
chauffeur hilare de cette situation répartition homme/femme/bagages inusitée) + auto-rickshaw +
train + taxi. Ouf!
Train indien - service repas au siège!
Un autre détour, puisque nous n'avions pas prévu de nous arrêter ici. Détour ayurvédique: nous sommes en traitement intensif depuis une dizaine de jours. Nos dos n'ont qu'à bien se tenir! Nous ne sommes pas dans un centre en pension complète (très en vogue dans le Kerala, où des centres plus ou moins sérieux offrent des séjours de détente/traitement/détox. agrémentés parfois d'activités plus ou moins en phase, du yoga au surf), mais sommes en consultation externe dans une clinique. Le traitement consiste en une prise régulière de médicaments (naturopathie – première prise à 6h du mat, on n'est pas là pour rigoler!) et des séances quotidiennes de massage. Sans entrer dans les détails, on nous frotte, masse, tapote, bouchonne chaque matin pendant 1 heure, à quatre mains, avec de l'huile chaude. Quand on descend de la table de massage (en bois brut, on n'est vraiment pas là pour rigoler!), on est plus luisants qu'une frite trop grasse de la Banquise, mais on sent bien meilleur. Et apparemment, ça fonctionne : je cavale presque comme une jeunette (merci aux auteurs des sympathiques messages insinuant qu'on se fait vieux...), et j'espère être complètement remise d'ici une semaine. Restera ensuite à traiter l'aspect psychologique : j'émets de forts et incontrôlables grognements chaque fois que j'aperçois un bus Tata... Rodolphe a lui aussi droit à son traitement huileux – travail en profondeur de son côté, puisqu'il s'attaque carrément aux hernies. En parallèle, le médecin s'est mis en tête de mettre fin à ses éternuements matinaux – ce sont les voisins qui vont être contents! Et pour lui aussi les choses progressent bien. Nous sommes donc bien satisfaits de ce détour, qui nous change carrément du rythme du voyage et nous installe dans une petite routine pas forcément désagréable.

Chaque matin, réveil à 6h (foutus médocs!) et départ pour la clinique à 8h. C'est un peu loin et un peu compliqué à rejoindre en transport en commun et un peu tôt, alors on y va en taxi – dans une belle Ambassador jaune, comme tous les taxis. Massage, et comme nos rendez-vous sont un peu décallés, on profite du WiFi dans la salle d'attente – le seul endroit où on ait trouvé du WiFi pour l'instant. Retour à l'hôtel en transport en commun : auto-rickshaw + bus + métro, ça nous prend 1h15 environ. Et on a déjà nos petites habitudes : entre l'auto-rickshaw et le bus, on s'arrête régulièrement pour manger une masala dosa (crêpe de farine de riz garnie d'un curry de pomme de terre) ou un autre plat d'Inde du sud; entre le bus et le métro, on s'arrête systématiquement pour acheter une petite sucrerie indienne, différente chaque jour, dont on ignore absolument le nom, mais c'est tellement bon! On arrive à l'hôtel juste à temps pour la sieste, car plus que des massages relaxants, les traitements sont des combats (rien de moins – je suis sortie de la deuxième séance avec des bleus!!!) et on en sort crevés. Ensuite, c'est selon : balade vers l'une des attractions touristiques de la ville ou simplement dans le quartier musulman tout proche (nous avons droit à l'appel des muezzins 5 fois par jour, c'est cool), lassi (excellente boisson au yaourt) à l'incontournable Pure Milk Emporium ou bière sur la terrasse de l'hôtel, lecture dans un café. Et le soir, on se déniche des petits restos de cuisine du Bengale, assez différente et qui utilise des ingrédients comme la fleur de bananier ou le fruit du jacquier, et met l'accent sur le poisson (notre période végétarienne est terminée, on a même mangé de la chèvre, sans faire exprès...) Et en parallèle, Rodolphe travaille sur son roman. Pas le gros stress, quoi. On profite de Kolkata.

Petit resto

D'autant plus que nous aimons toujours autant cette ville, où nous avions déjà passé une dizaine de jours en 2001. Comme dit Rodolphe, c'est sale, bruyant, ça pue, c'est épuisant, mais on adore. Difficile d'expliquer pourquoi, à vrai dire, car tout ce qu'en dit Rodolphe est vrai. Contrairement à Katmandou où les rues étaient balayées chaque nuit, ici les ordures jonchent en permanence certains tronçons de trottoir (il suffit de savoir lesquels et de les éviter); autre différence avec le Népal, qui est pourtant bien moins développé et beaucoup plus pauvre : à Katmandou, jamais nous n'avons vu personne faire ses besoins dans le caniveau, alors qu'ici, c'est banal, limite normal. Alors forcément, ça pue. D'autant plus qu'à ces effluves, il faut ajouter celle des pots d'échappement. L'Inde se développe, la classe moyenne (Rodolphe a lu qu'elle représente environ 100 millions de personnes...) se déplace en voitures privées. Qui viennent s'ajouter aux innombrables taxis, motos, bus, auto-rickshaws. Le trafic est continu, la pollution omniprésente. (Mais ici personne ne porte de masque, nous non plus d'ailleurs, histoire de ne pas se faire remarquer – j'y reviendrai – on se contente de tousser.)
Trafic
Et avec 14 millions d'habitants, autant de corbeaux/pigeons/rapaces/chiens errants (et au moins deux fois plus de rats, mais eux sont silencieux), les klaxons, forcément, il y a un peu plus de bruit que chez Maman à Belz ou qu'au chalet d'Alain.

Mais il y a, partout, les vestiges de magnifiques bâtiments de l'époque coloniale, ces beautés décrépites qui nous rappellent parfois La Havane;
Une envie de faire des rénos??
le sourire fripé d'une vielle, qu'on lui donne une pièce ou non, du moment qu'on lui fasse un signe de tête; dans les rues, partout, les odeurs hyper alléchantes des samosas, currys, beignets cuisinés sur le trottoir. Il y a aussi cette atmosphère, cette énergie qu'on n'avait retrouvées nulle part ailleurs lors de notre précédent séjour en Inde. Si Delhi et Mumbai sont les capitales politique et économique, Kolkata est sans contredit la capitale culturelle et artistique de l'Inde. Beaucoup de musées et une volonté de préserver et restaurer le patrimoine (même si certains édifices sont sans doute irrécupérables et sont rachetés pour être détruits et remplacés par du neuf). Par exemple, à 5 minutes de l'hôtel, un vieux bâtiment a récemment été restauré, ça a apparemment pris plusieurs années, mais il est magnifique, identique à l'original jusque dans les détails. Bon, OK, il abrite maintenant un Pizza Hut, mais j'imagine que ça a dû aider à payer les rénos, et puis c'est une rue branchée et malheureusement, c'est entre autres vers Pizza Hut, MacDo, Subway que se tourne la classe moyenne.

Et au delà des musées, il y a des galeries d'art, une scène littéraire et dramatique active, des films en bengali, une façon de penser différente. Nous avons rencontré une libraire qui est aussi à la tête d'une petite maison d'édition qui publie toute sorte de livres traitant de commerce équitable, développement durable, éducation alternative. Dans l'allée qui mène à sa librairie, elle organise un marché fermier bio. Banal dans le Vermont, mais ici, le bio...

Et puis à Kolkata, on apprécie les gens. On s'entend : ce n'est pas le Népal, on est dans une ville de 14 millions d'habitants, alors non, les enfants ne nous crient pas « Naaaaamaaaasteee » à tous les coins de rue. Et la tournure va sans doute sembler un peu bizarre, mais on apprécie avant tout... qu'ils ne soient pas chiants! Je m'explique.
Avant-hier, nous sommes allés au Victoria Memorial, un grand bâtiment de marbre blanc à la gloire de la Reine Victoria (un peu comme si on avait voulu lui faire son petit Taj Mahal à elle, c'est beau, mais moins réussi quand même). C'est l'un des principaux monuments de Kolkata et il attire beaucoup de touristes indiens. Outre le bâtiment, deux ailes renferment des musées, dont un vraiment pas mal sur l'histoire de la ville. Eh bien je crois qu'avant-hier, oubliées Victoria et l'histoire de Kolkata; avant-hier, le clou du spectacle, c'était moi! Les gens passaient entre les panneaux d'exposition et moi pour me regarder de près, me pointaient du doigt en se poussant du coude, me prenaient en photo. Rodolphe aussi, mais il avait beaucoup moins de succès. La star, c'était moi! Et en Inde, c'est comme ça tout le temps. Promis, je n'exagère pas. Nous sommes des curiosités alors on nous observe. C'est normal, et il n'y a rien de malpoli ou de méchant à ça – même si c'est très désagréable, et que ça n'aide pas à la concentration dans un musée... C'est comme ça. Sauf à Kolkata. Ici, les gens s'en foutent, on ne les intéresse pas plus qu'un autre indien ou que le cul-de-jatte qui fait la manche au coin de la rue. Idem quand on achète quelque chose ou qu'on prend un rickshaw : on paie le même prix que tout le monde. On n'a pas l'impression, comme parfois ailleurs, de n'être qu'un porte-monnaie ambulant. Bon, évidemment, il y a les rabatteurs près du New Market (2500 échoppes, du tailleur au boucher en passant par le quincaillier), qui veulent absolument nous faire acheter un sari ou un bonnet de père Noël avec lumières clignotantes  intégrées; mais quand Rodolphe leur dit qu'il cherche un éléphant ou un tigre, à la rigueur un lion, ils s'éloignent  en rigolant – on a vu plus insistant.

Bref, on est bien ici. Alors même si on a hâte de redécoller pour poursuivre le voyage, cette halte est somme toute hyper agréable.
Pour finir, quelques faits et réflexions, en vrac :
- À Kolkata, tout commence tard : le métro démarre à 7h, il est difficile de trouver un thé avant 9h, et quand on quitte l'hôtel à 8h, on doit réveiller les 2 petits gars qui surveillent notre étage pour qu'ils nous ouvrent la porte. On l'a appris à nos dépens, en se pointant un des premier jours au marché à 7h du mat', tout fringants, appareil photo à la main. On nous a dit en rigolant de retourner nous coucher et de revenir à 10h... Il ne s'y passe rien avant!
Le marché avant 10h

- Les Ambassadors disparaissent! En 2001, TOUTES les voitures sur les routes d'Inde étaient des Ambassadors (du fabricant Tata – grognement modéré, excusez!). Ces grosses voitures très années 50, presque toujours blanches, sont en voie de disparition, remplacées par des voitures japonaises, accessoirement des BMW et des Mercedes. Hier matin, devant une maison, 4 voitures de sport, dont une Ferrari (on se demande comment ça peut rouler vu les nids de poule locaux, mais bon...). Heureusement, il reste les taxis qui sont tous des Ambassadors jaunes, et quelques voitures de la fonction publique.

- On nous a dit à plusieurs reprises que la population de Kolkata est riche. Pas de généralisation, il y a encore des mendiants à chaque coin de rue, des bidonvilles, des quartiers qui crient la misère, des familles qui vivent sous une bâche tendue au-dessus du trottoir. Mais il y a aussi, et beaucoup plus qu'il y a 13 ans, beaucoup de grands et de gros. Des enfants obèses également. Là encore, je ne veux pas généraliser, ni étendre cette constatation au reste de l'Inde. Mais ici, il est fini le temps où, sur un banc d'autobus, on mettait 2 occidentaux ou 3 indiens. Le pays s'enrichit, la classe moyenne grossit – au sens propre comme figuré, et à Kolkata, ça saute vraiment aux yeux.

- Hier soir, nous sommes allés manger une pizza (ben oui, avouons-le!) dans un resto fréquenté par la classe moyenne et la jeunesse dorée de Kolkata. Et pour illustrer le trou énorme qu'il existe entre le niveau de vie des uns et celui des autres. Sachant qu'un pizza coûte $10, une entrée ou un dessert $5, une bouteille de vin $30, la petite famille à la table d'à côté a dû s'en sortir pour $100 à $150 environ. Sachant qu'un employé de centre d'appels gagne entre $80 et $160 par mois, on imagine bien que le salaire du serveur de la pizzeria ne dépasse pas les $50 mensuels. Donc, notre petite famille a dépensé entre 2 et 3 fois le salaire mensuel du serveur pour un repas de pizzas et tiramisu. Et on ne compare pas des chauffeurs de Ferrari avec les gens qui vivent avec moins de 1$ par jour...

- Une incongruité. Imaginez  qu'à 13h chaque jour le boulevard Saint-Laurent devienne Nord-Sud. Le bordel! Eh bien ici, ils le font! Chaque jour à 13h, sur plusieurs artères principales de la ville, le sens de circulation s'inverse. On y a assisté en direct : on s'attendait à un bazar innommable, vu que la circulation est déjà chaotique par défaut, et on regrettait presque de ne pas avoir pris nos boules Quies, tant on anticipait une cacophonie encore pire que l'habituel concert de klaxons. Eh bien non : tout se déroule dans le calme. Un flic armé d'un talkie-walkie, debout au milieu de la route (3 ou 4 voies, donc 3 voitures, 2 motos et 2 rickshaw de front, au moins), dévie le trafic vers la gauche ou la droite, tout le monde respecte et hop, 10 seconde plus tard, les voitures commencent à affluer dans l'autre sens. Peut-être que finalement, derrière l'apparent chaos, l'ordre règne à Kolkata??

On vous donnera sûrement d'autres news avant de quitter la ville: nous y sommes encore au moins pour une semaine/10 jours, selon ce qu'en disent nos médecins. C'est qu'il faut qu'on soit en forme pour aller affronter les grands froids de l'Arunachal Pradesh (et les 3 jours de routes défoncées pour s'y rendre). Himalaya, nous revoilà (bientôt).

Bises à tous et à bientôt
Karine & Rodolphe
 

mercredi 4 décembre 2013

Ilam (Népal) - 5/12/2013


Les bus népalais, les fameux Tata increvables, auront fini par avoir raison de moi.
Les foutus gros Tata
Avec leurs sièges inclinés juste bien pour que les lombaires soient dans le vide, leurs amortisseurs inexistants et leurs chauffeurs fous qui zigzaguent, freinent et accélèrent sans aucune notion de confort ni tentative pour éviter les innombrables nids de poules, ils m'ont eue, les fourbes!! Le dernier trajet a été de trop, et à notre arrivée après 20 heures de route, Rodolphe a été obligé de porter mon sac à dos pendant que le claudiquait jusqu'à l'hôtel. (Peut-être que faire plus de 60 heures de bus en moins de  semaines, c'était un peu chercher les ennuis - on avoue...)

Depuis, je bois du thé pour faire glisser les anti-inflammatoires, je m'enduis les lombaires de pommades ayurvédiques, je passe un temps fou au lit (et qu'est ce que je lis*!!!), je regarde par la fenêtre de notre chambre les gamins dans la cour de l'école d'à côté, je fais des courtes balade dans les plantations de thé avoisinantes, et je mange des pâtisseries indiennes dans un "salon de thé" local.
Salon de thé local
Je me sens comme une petite vieille en convalescence dans une ville de villégiature en montagne.
Balade dans les plantations de thé d'Ilam
Mais je me rétablis tranquillement et ça va d`jà bien mieux. La preuve: on commence à avoir sacrément envie de repartir. Sauf que pour partir... il faut prendre un bus!
 
Ou une jeep, mais elles n'ont pas forcément plus d'amortisseurs et leurs chauffeurs sont encore plus fous, sous prétexte qu'ils conduisent un 4 x 4. Alors on va encore patienter 1-2 jours, histoire que je convainque mes lombaires qu'elles sont plus fortes que les gros Tata poussiéreux et que ça va ben-ben aller!

En Inde, on prendra le train!
À propos de 4 x 4, question: combien peut-on mettre d'enfants dans un vieux Land Rover déglingué qui fait du ramassage scolaire? 20! Je les ai comptés depuis ma fenêtre!!

Rodolphe a profité de cette pause à Ilam pour finir son deuxième article pour La Presse. Le premier a été publié il y quelques jours. Voici le lien.


Rodolphe pas content: son nouveau bureau est nul par rapport aux précédents
* à propos de lire: si vous avez des suggestions de lecture, des trucs supers que vous avez lus dernièrement, on est preneurs.

à bientôt, pour de nouvelles aventures, moins médicales et plus dépaysantes, promis!

mardi 26 novembre 2013

PHOTOS!!!

Voici quelques photos a vous mettre sous la dent: Ca devrait fonctionner, mais dites-nous si probleme.

Bhaktapur, Patan et Kathmandou: ici

Notre trek: ici

Bardia National Park: ici

A bientot!

De retour de Bardia National Park (Népal) - 26/11/2013

À regarder notre itinéraire, on pourrait croire qu'on s'est trompé, qu'on a tourné à droite au lieu de prendre à gauche au carrefour. Et qu'on a mis plutôt longtemps à se rendre compte de notre erreur. Certaines mauvaises langues pourraient même insinuer que, copilote de choc, j'ai (une fois de plus) regardé la carte à l'envers. Car pour des gens censés cheminer tranquillement, mais imperturbablement vers l'est, nous avons fait un sacré détour à l'ouest: 15 heures de bus plein ouest. Est-ce un assez bon détour à ton goût, Mathieu??

L'aller, grève des transports oblige, a encore été james-bondesque: notre petit bus, assez confortable en fait, au milieu d'un convoi de 10 autocars, escorté par trois camions de l'armée. Nous avions fière allure et déplacions beaucoup de poussière. Au lieu des 15 prévues, le trajet a duré 18 heures: à chaque fois qu'un bus devait lâcher ou embarquer un passager, tout le convoi devait s'arrêter et la moitié des passagers en profitaient pour faire une pause-pipi. Par ailleurs, à chaque check-point, et il y en a en pagaille, les militaires du convoi papotaient avec leurs collègues du contrôle, et la moitié des passagers en profitaient pour sortir se délier les jambes.

Ayant mis autant de temps à l'aller, nous étions confiants pour le retour: ça ne pourrait qu'être plus rapide. Eh bien que nenni! 22 heures! Oui, oui, la même route exactement, sans escorte militaire (les élections ont eu lieu, la grève est finie), mais avec des bouchons. Deux. Le premier nous a immobilisés presque 4 heures, le second 2 heures. La raison? À certains endroits, la route est trop étroite pour permettre à 2 bus ou 2 camions de se croiser. Alors quand il y a un peu de circulation, ça bloque. Parfois TRÈS longtemps. On essayait de ne pas penser que Bardia-Katmandou se fait en à peine plus d'une heure en avion. Il y a 400 km environ. 22 heures pour 400 km!

Mais en dehors de ces questions bassement logistiques, est-ce que ça en valait la peine (et le mal de fesses)? OUI, sans l'ombre d'une hésitation. Le parc national de Bardia est dans le Terai, la bande frontière juste au nord de l'Inde. Rien à voir avec les images habituelles du Népal, pas de haute montagne, pas de neige, pas de yaks. Des rizières, des babaneraies, de la "jungle" et une végétation qui ressemble parfois à la savane.

Le parc est une ancienne réserve de chasse royale, et la zone où nous nous trouvions est celle qui a la plus grande concentration des principaux grands mammifères du pac: rhinocéros unicornes, éléphants sauvages, tigres. Simplement pour une questiond'eau, de cours de la rivière Karnali. Sauf que la rivière a décidé, cette année, de changer son cours et de passer d'aller irriguer une autre zone complètement. Alors les gens du parc et les habitants-fermiers du coin, dont les champs sont irrigués à partir de la Karnali, sont inquiets. Tout était déjà tellement sec, et il ne pleuvra pas avant mai. Et quid de l'an prochain? La Karnali reprendra-t-elle sont cours habituel?

Nous sommes restés une petite semaine et en avons profité pour buller dans les hamacs du super jadrdin de notre hôtel, et visiter les villages aux alentours en vélo. (Pour ceux qui connaissent, les vélos style indien, dont le guidon est fait de telle façon qu'on se prend les genoux dedans quand on essaie de tourner en pédalant).
Balade dans les villages autour du parc
Et en plus de ne rien faire, nous sommes allés traquer le gros mammifère, à pied et en bateau. Même pas peur!

Avant notre départ le premier jour, notre guide, Gautam, nous a donné les conseils de sécurité au cas où on croiserait le-dit gros mammifère d'un peu trop près.
- Rhino: courir en zig-zag, laisser tomber un pull ou autre que la bête s'arrêtera pour renifler, se cacher derrière un gros arbre et tourner autour comme un écureuil qui essaie de se cacher, ou monter dans l'arbre.
- Éléphant: courir en zig-zag et laisser tomber un pull, si possible courir sur une berge (les éléphants n'aiment pas galoper sur les cailloux) ou un marécage (ils s'enfoncent dans la boue). Oublier les arbres: les éléphants les font tomber.
- Tigre: le regarder dans les yeux en reculant. S'il attaque, courir (à priori, pas besoin de faire des zig-zags).
Understood?, a dit Gautam. Yes, sir!, avons-nous répondu comme un seul homme.
Sauf qu'il faudrait courir dans le herbes hautes d'1m50, ou sur des berges couvertes de galets ronds comme des boules de billard, monter (ou pas) dans un arbre au tronc absolument lisse, ou regarder un tigre dans les yeux en ordonnant "Assis!!". M'ouais... J'avoue que j'ai passé le premier quart d'heure de marche à me questionner sur la pertinence de ces conseils.

En plus des grosses bêtes, il y a un nombre impressionnant d'espèces d'oiseaux (évidemment, j'ai oublié combien) - et des beaux! Gautam était aux anges: un martin-pêcheur-ci ici, un pigeon-ça là, ohhhh, un boulboul (????)!! Mais nous, on n'en avait pas grand chose à faire des piafs, ce qu'on voulait, c'est un tigre, un gros! OK, les rhinos, c'est pas mal aussi. Quant aux éléphants, sans vouloir jouer les blasés, on ne reverra jamais un troupeau aussi gros et d'aussi proche qu'en Inde il y a 13 ans, alors les éléphants... (En plus, ce sont les éléphants que les guides craignent le plus, avec eux qu'il y a le plus d'accidents, parce qu'ils sont apparemment super susceptibles et attaquent pour un oui ou pour un non. Alors en voir un, oui, mais à condition qu'il soit loin et qu'on n'ait pas à courir sur des boules de billard). Bref, on était là pour le tigre.

Et mettons fin au suspens tout de suite: on n'en a pas vu. Damned!
Je serais bien tentée d'annoncer ici la disparition de l'espèce, mais comme je l'ai déjà fait avec le Red Panda il y a peu, j'aurais peur d'abuser... A défaut de tigres, on a vu des rhinocéros, dont un magnifique et d'assez proche, et je confirme: c'est vraiment laid, un rhino.

De nos yeux vu!
Et des cerfs, les loutres, des magoustes qui attaquaient un aigle, des singes, des dauphins gangétiques, des crocodiles. Et des oiseaux à gogo, donc. Dont des foutus canards sur lesquels on s'est extasiés (air ahuri de Gautam) jusqu'à ce qu'on réalise qu'il y en avait des centaines et qu'ils criaient tellement dès qu'ils nous voyaient qu'on aurait aussi bien pu porter des casquettes rouges pour être discrets. Foutus canards!

Quant aux éléphants, à défaut de les voir, on est monté dessus.

Notre monture
Une première et c'était vraiment cool. Deux constatations, suite à cette expérience. D'abord que c'est au moins aussi inconfortable qu'un bus népalais sans amortisseur sur une route de montagne. Ensuite que ça ne fait aucun bruit dans la "savane" ou la forêt. Sauf quand ça pète, et notre éléphant avait, semble-t-il, quelques problèmes intestinaux. (Désolée de vous faire partager ces détails, mais ce blog se veut un reflet exact de la réalité. Rodolphe appelle ça de la rigueur journalistique).
Toujours dans le registre des éléphants, l'apogée, au "Elephant breeding centre" du parc, on a quand même vue (et revu, et revu...) un mini-cutie-tout-petit éléphanteau de deux semaines! Et bien que les employés du centre ne comprennent pas le français, je les soupçonne d'avoir vite compris que j'étais complètement gaga. Mais il ètait tellement mignon!!! Passons...
Deux semaines, le 'tit papoute!
Voilà pour Bardia. Et nous revoilà à Kathmandou - décidément! On fait un stop de quelques jours avant de partir vers l'est (j'ai la carte bien en main et dans le bon sens). Ce sera 20 heures de bus cette fois, alors on se pose un peu, le temps que nos coccyx oublient ou nous pardonnent... On devrait partir dans 2 jours. Mais à Kathmandou, qui sait???

A propos de Kathmandou: à  pister, l'article de Rodolphe qui sera publié dans La Presse Plus (et peut-être La Presse aussi, on n'est pas certains) le 30 novembre. On mettra un lien sur le blog quand disponible.

En attendant, bises à tous, et on est preneurs de nouvelles!
Karine & Rodolphe

mercredi 13 novembre 2013

Patan (Kathmandou, Népal) - 13/11/2013

Back to Patan! Apres 20 jours d’absence, dont 16 de trek, la boucle est bouclee. (Retour au clavier sans accent aussi, desolee).

Nous revenons contents (mais pas rassasies – on dirait que ce n’est jamais assez long, un trek), les mollets muscles, les levres gercees, et avec un leger coup de soleil sur le nez. Decrasses depuis ce matin, nous sentons de nouveau bon. Le bonheur, quoi!

Nous n’avons finalement fait que 2 des 3 treks envisages. D’abord le Tamang Heritage Trail, tres chouette car il traverse d’authentiques villages, des champs ou les gens travaillent, des cours de fermettes et permet de loger chez l’habitant. Cree il y a 5-6 ans seulement pour lutter contre la pauvrete dans la communaute Tamang, ce trek est une super opportunite de partager le quotidien des habitants de la region, puisqu’on les cotoie en permanence, on dort chez eux, on mange avec eux dans leur cuisine, etc. Pas de paysages super impressionants, donc, meme si c’est toujours chouette de marcher dans les rizieres en terrasses et que la foret est tres belle, mais une excellente facon de rencontrer des gens et d’en apprendre plus sur leur vie, leur culture, etc.
Le village de Gatlang, un de nos preferes

Et une excellente facon de s’acclimater, car le 2nd trek, le Langtang, nous menait a des altitudes ou l’on peut etre serieusement malade. Acute Mountain Sickness, qui peut affecter meme les meilleurs au-dela de 4000 metres, et peut se traduire par des oedemes cerebraux ou l’apparition de liquide dans les poumonsm et peut causer la mort. Dans une auberge ou mous avons dormi, un francais, pourtant guide sur le GR 20 en Corse et mechamment en forme, en souffrait et ca n’avait vraiment pas l’air agreable; plutot insupportable, meme, et il a du etre evacue en hellicoptere... La seule parade est de monter doucement pour laisser a son corps le temps de s’habituer a l’altitude. Nous avons fait ca tres bien et n’avons souffert d’aucun symptome, a peine le souffle un peu court. Sans doute marchons-nous tellement lentement, entre les pauses-the, les pauses-photos, les pauses-oh-c’est-beau, et les pauses-recherche-du-red-panda, que notre corps a largement le temps de s’ajuster. Il faut avouer qu’on a un rythme un peu atypique, par rapport a la plupart des marcheurs ultra-motives qui arpentent les sentiers du Nepal; nous sortons du lit quand ils se mettent en route, et ne decollons jamais avant 9h, apres un loooooong petit dej’. Quant au temps de marche entre les etapes, disons qu’on est dans les moyennes superieures (idem pour notre consommation de the en route...) Mais on est en vacances, non?
Pause meditative. A 5km, le Tibet.

Le trek de la Vallee du Langtang est plus conforme a l’idee que l’on se fait d’un trek au Nepal: paysages arides (plus d’arbres a cette altitude), pics enneiges (beaucoup de sommets entre 6000m et 7000m dans le coin, galciers, porteurs avec des chargements incroyables (souvent en tongs) et yaks. Le sentier suit en permanence la meme riviere, au fond de la meme vallee. C’est tres beau et plaisant, les paysages sont magnifiques et les services parfaitement adaptes aux randonneurs, puisque la plupart des “villages” n’existent que pour loger et nourrir les touristes. Ce second trek completait donc vraiment bien le premier. Seul point noir: l’affluence. Il est arrive a plusieurs reprises qu’il y ait des bouchons de marcheurs; ca gache un peu le plaisir. Alors pour echapper a la foule, nous avons loue une micro-tente (copie conformede la notre au Quebec, aussi minuscule, mais verte; on se sentait comme a la maison!), des especes de tapis de sol intransportables et une couverture de 5kg et, armes d’une miche de pain, d’un gros morceau de fromage de yak et d’une tablette de chocolat pour contrer l’adversite, nous sommes alles nous isoler tout au bout de la vallee, a 4h de marche du dernier village (donc 5 heures pour nous), histoire de passer la nuit dans un paturage avec les yaks.
Rodolphe en route vers le paturage; sur son sac, nos matelas de sol ultra-legers...
On etait a 4100m et une fois le soleil disparu derriere les montagnes, soit a 4h15, il a vite fait bien froid. A 6h30, on etait couches, tout habilles dans nos sacs de couchage, sous notre enorme couverture. On y est reste jusque 8h le lendemain matin, heure a laquelle le soleil a daigne pointer le bout de son nez pour rechauffer la paturage. Loooongue nuit, donc, a ecouter le vent souffler et les yaks brouter (d’autant qu’on les soupconnait de grignotter nos chaussettes, laissees dehors a “secher”. Mais ca restera un des beaux souvenirs de ce trek: royale, cette impression de solitude au bout du monde.
Au fond, notre petite tente verte

Apres le Lamgtang, nous devions enchainer sur le Gosainkund, une rando de 7-8 jours qui nous permettait de rentrer quasiment jusque Kathmandou a pied, en passant par des lacs geles a 4700m, lieux de pelerinages hindouistes et bouddhistes. Mais le matin ou nous nous appretions a faire la jonction avec ce nouveau trek, Rodolphe a fait un faux mouvement en fermant son sac et hop, lumbago! Pas terrible, en rando, sac au dos! Ce dernier trek durant 7-8 jours et etant plus difficile physiquement, on a trouve plus sage de ne pas le faire et de rentrer soigner ce dos a Kathmandou. C’etait il y a 5 jours; il nous aura fallu ca pour rentrer: 1 jours de repos total avec bouillotte et massage avec des huiles bizarre fournies par un vieux nepalais (une odeur de mazout et zero efficacite), puis  2 jours pour regagner la route et le bus (la, on a battu tous nos records de lenteur! Je plaisante, mais Rodolphe en a vraiment bave pour redescendre...),  puis 2 jours pour rentrer a Kathmandou. Car nous sommes retournes a la civilsation en pleine greve generale, transports paralyses dans tout le pays. (La France n’a finalement pas la palme de la greve, c’est carrement plus serieux ici!!). A propos de la greve, j’avoue que nous n’avons pas fait fort: il y a des elections super importantes dans une grosse semaine, et ca avait completement echappe a notre radar. La greve dure depuis 2 jours et pourrait bien encore durer jusqu’aux elections, personne ne sait vraiment. Pour rentrer de notre village dans les montagnes hier, nous avons pris une bus “tourists only” (cense etre a l’abri d’eventuelles attaques) et avons fait une partie du trajet en convoi avec un autre bus et 2 jeeps, escortes par une voiture de police. Pour un peu, on se serait cru dans un film, sauf que les gros camions Tata lachent de nuages de fumee pas tres cinematographiques a la moindre cote; le fait que les passagers de l’autre bus doivent parois descendre pour permettre au bus d’avancer ne faisait pas tres Holliwood non plus. Bref devant le peu de serieux de notre situation, la voiture de police nous a rapidement laches, et nous sommes arrives a Kathmandou les fesses en compote, mais entiers.
Notre superbe bus Tata, tourists only
Nous voila donc de retour dans la grande ville. Rodolphe finit de reposer son dos et finalise son premier article pour La Presse, pendant que je prepare notre prochaine etape: des que les transports seront retablis, mous nous taperons allegrement, sans soute encore dans un increvable bus Tata, 15 heures de route jusqu’au Parc National de Bardia, a l’est du pays. Finis la montagne, le froid et les yak; a nous la jungle et les moustiques. Au programme; jungle trek, nuit dans un mirador au milieu de la foret, balade a dos d’elephant. J’ai demande aux merveilleux organisateurs de ce periphe asiatique (aka K&R inc.) de voir un tigre avec non pas un mais 2 petits. Je suis pleine d’espoir. Je vous raconterai, sans doute d’ici une quinzaine de jours (si la greve s’eternise, on ira au zoo).

Pour finir, quelques reflexions personnelles (ultra-pertinentes comme toujours)
1- Les ponts suspendus du Nepal ne sont plus ce qu’ils etaient: ce sont maintenant des structures en metal super solides, accrochees dans d’enormes blocs de beton. Ca ne bouge presque plus et on apercoit a peine le vide sous ses pieds. No fun.
2- Je rapporte en primeur une catastrophe nationale: les boulangers nepalais ne savent plus faire les brioches roulees a la cannelle. Grosse deception de la gourmande en moi.
3- Depuis 3 semaines, on observe une hausse tres nette de la consommation de beurre de cacahuetes sur les treks du Tamang et du Langtang. Les experts s’interrogent. Nous proposons un elements de reponse: pain tibetain + beurre de pinotte = papilles comblees (et petit dej’ qui s’eternise).
4- Le Red Panda n’existe pas. C’est un mythe, cette petite  bete-la! Pour preuve: a) on n’en a pas vu, et b) tous les locaux interroges, meme les plus vieux, n’en on vu qu’un, le meme, et il etait mort. CQFD.
5- En montagne au Nepal, la regle de la “priorite a la montee” me s’applique pas. Ici, c’est priorite aux mules. Point.
6- Finalement, les yaks ne mangent pas les chaussettes en laine.
Yak, Yak, Yak!


Bises a tous et a bientot.

mercredi 23 octobre 2013

Patan (Kathmandou, Népal) - 24/10/2013

Pas plus de nouvelles ni de photos finalement: Rodolphe a travaillé d'arrache-pied (et donc monopolisé l'ordinateur) depuis notre arrivée à Patan, alors je n'ai pas eu l'occasion d'ajouter quoi que ce soit au blog.
Et je n'en dirai pas beaucoup plus aujourd'hui: nous partons demain matin pour notre premier trek et il nous reste pas mal de choses à préparer. Nous commencerons par 9-10 heures de bus, pour parcourir les quelques 117 km (je n'ai pas oublié de zéro) de Kathmandou à Syabrubesi, départ de notre petite promenade qui durera entre 2 et 3 semaines. Nous comptons rentrer le 13 novembre au plus tard. J'espère bien que nous aurons l'occasion de jeter un œil sur nos courriels (SVP indiquez URGENT dans le sujet de votre message s'il y a lieu, car on n'aura peut-être pas l'occasion ni la connexion internet nécessaire pour tout lire depuis notre bled de montagne...).
On vous donne des nouvelles, et des photos dès que possible.
Bises à tous (et au cas où, des bisous spéciaux zé multiples à Titi, Kate et Chantale L.F)
Karine & Rodolphe

ps: on se questionne: dans Juju Dhau, qui veut dire King curd (donc yaourt royal), Juju veut-il dire Royal ou Yaourt???  :)

samedi 19 octobre 2013

Bhaktapur (Nepal) - 19/10/2013



Eh bien nous  y voila ! C’est ici que debute notre periple asiatique, a Bhaktapur, une petite ville tranquille situee dans la vallee de Kathmandou, a une vingtaine de kilometre de l’ancienne mecque hippie.

Petit rappel de l’itineraire prevu : Nepal, Inde (provinces de l‘extreme nord-est uniquement), Bangladesh, Birmanie, Laos, Cambodge, Vietnam, Malaisie, Indonesie, brievement le Japon pour finir , en douceur, par une traversee Tokyo-Vancouver en Cargo. Retour prevu vers la fin de l’ete 2014. Evidemment, tout cela est sujet a changement et il y a fort a parier que, lorsque nous ferons le point dansle tout dernier billet de ce blog, notre parcours aura connu bien des tours et detours. Qui sait : peut-etre aboutirons-nous sur un autre continent ? (Nooooonn ! Pas l’Amerique du sud !!)

Pourquoi commencer par le Nepal ? Parce que c’est facile, le Nepal, une bonne mise en jambes pour la suite : les gens sont adorables, le tourisme omnipresent et bien organise (d’autant plus que nous sommes en pleine haute saison), les conditions sanitaires relativement bonnes pour nos petits estomacs encore fragiles, du moin si on evite la viande, l’eau u robinet et la creme glacee (pas un pays pour Vero, ca !). Et pourquoi commencerpar Bhaktapur au Nepal ? Parce Bhaktapur est particulierement relax. Plus petit, moins bruyant, moins pollue que Kathmandou. Moins touristique aussi : meme si les places principales et les abords des temples se peuplent de touristes en milieu de matinee, la ville se vide le soir venu et on n’entend plus que les cloches actionnees par les devots, les hibous (ou chouettes, on ne sait pas bien, mais il y en a en pagaille dans le toit du temple juste en face de notre hotel) et les incontournables chiens errants . (Se peut-il que les chiens errants soient les memes dans tous les pays du monde ? Ca meriterait une etude genetique, cette affaire...). Ainsi que le klaxon des motos qui circulent dans la ville pretendument pietonne – faudrait pas non plus que tout soit trop carre ! Serieusement, a Bhaktapur, la seule chose qui soit vraiment insupportable, c’est le clavier aux touches super dures et sans accents sur lequel je tape actuellement – c’est dire comme c’est relax, Bhaktapur !
Une rue de Bhaktapur

La ville est un enchevetrement de rues et ruelles pavees de terracotta et bordees de maisons en briques aux fenetres en bois sculpte. Nous soomes en paus Newari avec une grosse tradition de sculpture du bois, et ca se voit : portes, fenetres, temples, pagodes, statues, ornements... Le moindre bout de bois est travaille. Les rues sont parsemees de temples, de reservoirs d’eau et d’abris ou les gens (et les chiens errants, mais pas les chouettes/hibous) se reposent ou se retrouvent pour jouer de la musique, a la tombee de la nuit.C’est un peu comme un pub irlandais, mais en plein air et sans femmes ni biere.
Les abris ou les gens jouent de la musique
Les reservoirs d’eau contiennent de l’eau qui se prendrait pour une soupe de petits pois. C’est epais, vaguement mousseux et ca ondule par moment. Apparemment, la vie est possible dans la soupe aux petits pois ! Pas tres invitant pour une sipette, ni meme une trempette, mais le vert petant est du meilleur effet a cote du rouge des briques.

Quant aux innombrables temples, evidemment, on n’y comprend rien. Il y a les gros temples et pour ceux-la, c’est facile : tout est explique dans le guide (ahhhhh, que serions-nous sans les auteurs de guides de voyage !!), et meme si les dieux hindous ont la facheuse habitude d’avoir chacun 250 noms et autant d’incarnation/representations, on arrive (a peu pres) a suivre. 
Un des temples de Bhaktapur
Mais apres, ca se complique : il y a les mini-temples, les micro-pagodes, les minuscules niches dans les murs, et meme certains paves de la rue, ornes de poudre rouge, grains de riz (cuit ou pas, c’est selon)etpetales de fleurs, preuve qu’ils font l’objet d’une certaine devotion. Mais pour-qui-pour-quoi ? Et pourquoi ce pave-ci plutot que celui-la ? Mystere... Alors on se pose et on regarde et on ne comprend rien et on adore ca.
Le temple de Chandu Narayan
A Bhaktapur, il y a aussi les cerfs volants. Relisez « Les cerfs volants de Kaboul », c’est exactement ca (vous pouvez sauter le debut du bouquin, il n’est question ici que de cerfs volants). Les gamins sur les toits, bobines de fil entre les mains, losanges de plastique colore partout dane le ciel, cris et rires, courses dans les rues pour recuperer ceux qui tombent en tourbillonant. Et c’est la guerre ! Ca se coupe les fils, ca s’envoie dans les fils electriques a tour de bras. Du grand art.

Hier, apres deux jours a regarder en l’air en evitant de marcher sur les paves sacres, on a decide l’aller salir un peu nos bottes de marche toute neuves. Un peu de boue et quelques erraflures, que diable qu'on ait l’air de vrais trekkers ! Apres notre ascension relativement penible d’un terril pres de Lens la semaine derniere, on regardait les montagnes environnantes avec envie, mais deja une petite courbature dans le mollet : on ne parle pas de l’Everest, mais quand meme des premisses de l’Himalaya (enfin, je crois). Premiere rando donc, vers un temple (finalement, on marche toujours vers un temple ici, non ?). Collines, rizieres, hameaux, maxi-balancoires en bambous, enormes arbres inconnus et fleurettes un peu partout (dont des hibiscus de 2m de haut, couverts d’enormes fleurs rouges (Bene et Leo, vous savez ce qu’il vous reste a faire avec notre hibiscus de salon...). C’est la saison de la recolte d’ete du riz en ce moment, alors il y avait pas mal d’activite dans les champs et sur le chemin. 
Notre rando d'hier vers Chandu Narayan

On a du dire au moins 200 fois comment on s’appelait et d’ou on venait et finalement, apres 4 heures de rando, on n’avait pas mal aux mollets, mais un peu aux zygomatiques. (Ah : je decouvre un second irritant a Bhaktapur : l’absence de correcteur de francais...). Bref, apres cette courte rando, meme pas peur, on se sent prets : Himalaya, nous voila !

Enfin, pas tout desuite quand meme : Rodolphe n’a pas tout a fait fini ses contrats. Hier, il ecrivait un encadre sur les « food trucks » pour le guide de Montreal en grignottant du « Juju dhau* ». Un peu decalle, mon Rodolphe. Mais au moins, il a une belle vue de son bureau !
La vue du bureau de Rodolphe
 Nous partons demain pour Kathmandou (enfin Patan, un quartier-banlieueun peu moins touristique). Nous y passerons 3-4 jours : j’organiserai notre premier trek pendant que Rodolphe finira ses contrats. On aura surement l’occasion de vous donner des nouvelles et de poster plus de photos.. En attendant, bises a tous et a bientot.

* Le « juju dhau » (king of curd en anglais) est un yaourt a base de lait de buffle (bufflonne ?), naturellement sucre, aromatise avec des clous de girofle, de la cardamone, de la noix de coco et des noix de cajou. Et c’est divin ! On s’en gave, parc eque c’est une specialit de Bhaktapur, alors demain, c’est fini. Ah, si on savait le faire, le « juju dhau », meme Charly deviendrait fana  des yaourts maison !!
Une boutique de Juju Dhau