ont mis partout, encore plus qu'à Bangkok. Au fur et à mesure, le jeu devient de réussir à prendre
une photo de paysage sans pagode. À la fin du séjour, on ne les voit même plus; et même, pour un peu, on en aurait marre, des pagodes!
Oh, une pagode! |
droite mais de n'acheter que des voitures avec le volant à droite. Mais on garde ses réflexions
pour soi, histoire de ne pas avoir l'air de juger.
On ne dit rien non plus de cette drôle d'habitude qu'ont les gens de se tartiner le visage d'une pâte jaunâtre; OK, ça protège du soleil, mais le résultat est assez bizarre, non?
Mais quelle idee de se tartiner les jouettes comme ca... |
Mais je promets, juré-craché, que rien de tout cela n'a influencé notre perception, et que quand j'écrivais dans le billet précédent que nous n'avions pas eu le coup de cœur attendu et espéré en Birmanie, ça n'avait rien à voir avec les pagodes, le maquillage des femmes ou la chaleur. À la réflexion, ça avait sans doute plus à voir avec nos attentes et notre état d'esprit qu'avec le pays :
- Nos attentes étaient sans doute trop hautes : on rêvait de Birmanie depuis plus de 10 ans, et tous les gens qui nous avaient parlé de ce pays n'en avaient dit que du bien. Paysage, culture, monuments, gens, tout semblait absolument fabuleux. (À noter, ils n'avaient pas parlé des pagodes, les fourbes). Pour couronner le tout, je venais de lire The Glass Palace, et je m'attendais presque à rencontrer la dernière reine et sa cour à Mandalay, alors j'ai été un peu déçue de n'y trouver qu'une autre ville poussiéreuse.
- Nous étions fatigués en arrivant en Birmanie. Je sais que ça peut sembler bizarre, mais ça fatigue de voyager, a fortiori quand on oublie qu'on a le luxe du temps et qu'on se met à courir d'une place à l'autre comme on l'a fait en Arunachal Pradesh et pendant nos trois premières semaines au Myanmar.
- Je crois que nous avons eu le petit coup de mou que nous avons toujours après quelques mois de voyage, ce petit « down » qui nous rendrait presque blasés, oublieux de là où on se trouve, de la chance que nous avons et de la richesse de ce que nous vivons au quotidien. On oublie et on s'en lasse (comme des pagodes) – c'est une honte, mais ça nous arrive à chaque fois.
C'est sans doute un mélange de tout cela qui nous a empêché d'apprécier la Birmanie à sa juste valeur.
Et de toute façon, on serait bien en peine de juger, étant donné qu'on n'a visité qu'une toute petite partie du pays – il nous faudra y retourner.
Et même si notre séjour birman n'a pas été un « wow! » de chaque instant, on a quand même eu pas mal de coups de cœur. En voici quelques-un.
- Les gens. Tout le monde nous en avait parlé et c'est vrai. À prime abord, les birmans ont souvent l'air super sérieux et ne vous sautent pas dessus en criant « What is your come from? » comme ils peuvent le faire au Népal.
Serieux, les birmans... |
... mais pas longtemps |
- Le trajet de Mandalay à Bagan. le « slow boat », genre de grosse barge qui remplace le bus local et descend l'Irrawady trèèèèèèèèèèèès doucement entre Mandalay et Bagan. Près de 20 heures à voir les rives défiler tranquillement, à s'extasier sur les pagodes dorées (nous en étions encore au début du voyage), à assister, peinard, à l'agitation du chargement-déchargement quand le bateau accostait près d'un village – occasion également de se ravitailler en pastèque fraîche ou beignet fourré de noix de coco râpée. C'est tellement doux d'être obligé de ralentir...
Sur le bateau de Mandalay a Bagan |
Bagan |
A Yangon, une pagode sert de rond point |
Maison de the et dinette pour enfants |
Marche a Yangon |
- L'île aux orgres. Au large de Malawmyine, dans le sud de la Birmanie, cette grosse île qui compte une soixantaine de hameaux séparés par des rizières, des chemins de latérite bordés de palmiers et cocotiers, des artisans qui font des pipes, des ardoises ou des chapeaux pointus, de superbes maisons en bois sur pilotis, des gens qui nous offrent une tranche de pain perdu pour accompagner notre café 3-en-un (café-lait-sucre, le tout dans un petit sachet pour un café instantané – LE café birman).
Maison de l'Ile aux ogres |
L'Ile aux ogres |
- La bouffe. D'après ce qu'on nous avait dit de la gastronomie birmane, on s'attendait à quelque chose de gras et de pas très savoureux. On avait presque été tenté de faire des provisions en Thaïlande. Eh bien, soit on a très mauvais goût, soit les gens disent n'importe quoi, mais nous on a beaucoup aimé la bouffe birmane. Et ça se résume pour nous en un mot : Mohinga. Je n'aurais jamais cru que j'apprécierais de manger de la soupe de nouilles au petit dej'; encore moins par 40 degrés; et encore moins de la soupe de poisson. Mohinga. Tout est dit.
Mohinga |
Quant à moi, je me suis isolée pendant 10 jours au Dhamma Joti de Yangon, un centre de formation à la méditation Vipassana. Pour simplifier à outrance, l'idée est de réaliser par la méditation et l'observation de ses sensations que tout est éphémère, tout arrive et passe. Aussi, si rien ne dure, pourquoi désirer une sensation qui passera, pourquoi se mettre en colère pour quelque chose de temporaire? Car le désir et la colère nous gâchent la vie, nous rendent misérables. Alors, si l'on parvient se débarrasser du désir et de la colère, si l'on reste équanime en tout temps, si l'on se « lave » de toute l'avidité et l'aversion accumulée, on atteint le bonheur. La formation initiale dure 10 jours, il convient ensuite de mettre en pratique dans sa vie quotidienne. 10 jours, sans parler ni communiquer ni lire ni écrire ni écouter de musique ni voir le monde extérieur. 10 jours confiné entre le hall de méditation (11 heures par jour), le réfectoire où on mange face au mur, la chambre. Et disons-le, 10 jours à avoir mal aux genoux, aux hanches et aux fesses, et à se demander régulièrement ce qu'on fait là.
Ma petite piaule pendant la retraite de meditation |
Voilà donc pour notre séjour birman. Nous avons quitté Yangon remis sur pied et reprenons la route le coeur léger er pleins d'envies. Nous avons aussi décidé de ralentir, ralentir, ralentir - et on verra bien jusqu'où nous nous rendrons et tant pis, ou tant mieux, si on ne fait que le quart de ce que l'on avait en tête. Éloge de la lenteur.
Shwedagon Paya - icone de Yangon et de la Birmanie. Magnifique, meme en fin de sejour quand on n'en peut plus des pagodes. |
Le titre de ce billet est un peu trompeur, car je l'écris d'Hanoi au Vietnam, où nous sommes arrivés il y a 3 jours, après une mini-escale à Bangkok, en transit entre 2 avions. Hanoi où la température plus douce nous a fait ressortir les pantalons. Nous nous sommes même baladés avec un parapluie toute la journée. C'est bizarre à dire, mais on est ravis de ce temps pourri!
Petite anecdote incroyable en vous quittant. Hier soir, pendant que j'écrivais ce post dans la chambre, Rodolphe travaillait sur ses articles dans le petit café en face de notre hôtel. Il lève les yeux et voit dans la rue un groupe de 3 occidentaux qui garent leurs motos devant l'hôtel qui jouxte le nôtre. L'un des hommes se retourne et c'est Tonton Philippe, mon oncle qui vit à Saigon (quand même 2000km d'ici). Philippe Mercandalli est dans la rue! Je savais qu'il avait prévu de faire un « road trip » en moto dans le nord Vietnam à peu près à cette époque, mais nous n'avions pas cliqué que nous risquions d'être à Hanoi aux mêmes dates. Et c'est absolument incroyable que, dans cette ville de 7-8 millions d'habitants, nous ayons choisi deux hôtels mitoyens, et que Rodolphe ait levé les yeux de son ordi juste au moment où Philippe garait sa moto. C'était quoi, la probabilité que ça arrive??? Le monde est petit, tout petit et tout y est possible.
No comment... |
Grosses bises à tous
Karine & Rodolphe
PS: il semble que les alertes envoyées par courriel quand nous mettons un billet en ligne ne fonctionnent pas bien et/ou finissent régulièrement dans les spams. Alors au besoin, vous pouvez toujours visiter directement le blog; on y ajoute grosso-modo quelque chose 1 fois par mois max.
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