vendredi 24 janvier 2014

Majuli Island (Inde) - 21/01/2014

Un des gros problèmes en voyage (car ouhlala, qu'est-ce qu'on a comme problèmes), c'est de tomber sur des endroits comme Majuli Island. Parce qu'une fois qu'on y est, c'est difficile de repartir. Alors on prend du retard, forcément.

Ceux qui ont suivi (et je ne blâme pas les autres) auront remarqué que nous ne devrions absolument pas être ici maintenant. En quittant Kolkata, le plan était de rejoindre au plus vite l'Arunachal Pradesh, le froid, la montagne, la frontière du Tibet. Et nous voici en Assam, sur une île de sable au milieu du Brahmapoutre, entourés de cocotiers et de bananiers, à dormir sous la moustiquaire.
Majuli Island, ses maisons de bambous, ses cocotiers...

C'est qu'entre temps, il y a eu des demandes de permis plus compliquées que prévu et des jours fériés, et par conséquent, du « temps à perdre » qu'on est venu passer ici. Nous visitons donc Majuli Island avant plutôt qu'après l'Arunachal Pradesh, donc.

Nous sommes arrivés il y a une grosse semaine, après 2 jours de trajet depuis Kolkata. Nous sommes installés dans une jolie maison que nous partageons avec une souris aux goûts bizarres et une poignée de moustiques relativement peu sanguinaires.
notre maison avec terrasse privee et en bas a gauche, nos velos
de l'interieur
Nous passons nos journées à arpenter en vélo les allées sablonneuses de l'île, les villages ethniques, et surtout à visiter les Satras, la « spécialité » de Majuli. Il y a 22 satras sur l'île, des sortes de monastères  (certains où les moines sont célibataires, d'autres où ils sont mariés et vivent en famille) où les rites religieux s'articulent autour de chants, de danses costumées et de représentations théâtrales.  Une satra est également spécialisée dans la fabrication des masques utilisés pour les représentations, à base de bambou, de boue et et de bouse de vache.
j'ai beaucoup change depuis notre depart...


Un important festival de satras, qui a lieu tous les deux ans, débute demain, et le premier soir 1200 moines danseront ensemble. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de prolonger un peu notre séjour ici : on ne pouvait pas manquer ça. D'autant plus que Rodolphe et moi avons été déclarés « guests of honour », ce qui nous donne l'honneur et l'avantage de devoir être sur place demain matin à 7h (départ de l'hôtel en vélo à 6h!!) et de devoir prononcer un mini-discours lors du séminaire d'ouverture. On espère qu'ils ne nous demanderont pas de danser...

En fait, c'est bon pour l'ego, Majuli Island : on se sent un peu comme la reine d'Angleterre ici. Perchés sur nos vélos, les genoux dans le guidon, on passe la journée à saluer de la main et à répondre aux « Hellos!!! » tonitruants qui ponctuent tous nos déplacements. Impossible de passer inaperçu, et on répond 150 fois par jour aux questions « What is your name? », « Where you come from » ou parfois « What is you come from? » - pour cette dernière question, on s'essaie à des réponses créatives. Et quand à notre tour on leur demande leur nom et qu'on tente de le répéter, on provoque l'hilarité générale. Il n'y a pas idée non plus de s'appeler Bishnujyoti Boruah!
ca rigole, ca rigole!

Au-delà des « Hellos! » à tout va, on retrouve ici beaucoup du Terai Népalais, de ce qu'on avait vu et vécu dans le coin du Bardia National Park : les rizières, cocotiers, bananiers, les champs de moutarde, les maisons de bambou et de boue, les gens hyper gentils et souriants, avec lesquels on n'arrive malheureusement pas à échanger car la plupart ne parlent qu'assamais.
rizieres

Mais ils sont toujours prêts à nous aider : quelqu'un qui parle deux mots d'anglais s'arrêtera pour jouer les interprètes et quand j'ai cassé le cadenas de mon vélo (fermé, forcément), tout a été réglé par des passants. Et c'est avec cette même gentillesse qu'un jeune homme dont la famille vit dans un satra nous a invités au « mariage » de sa sœur de 13 ans. Turonubia, c'est le nom de cette cérémonie qui a lieu peu après la puberté et qui prépare la jeune fille à son futur mariage. Elle était magnifique.

La "mariee"

Le tout est l'occasion d'un grand rassemblement, de danses et de chants et d'offrir à la jeune fille des objets pour son futur trousseau. Cela se passait dans la maison familiale, avec une centaine d'invités, et de la nourriture traditionnelle. C'est surprenant d'ailleurs, car les invités ne mangent pas tous en même temps, chacun mange à tour de rôle, quand ça le tente.

Repas de noces dans une des pieces de la maison
On était vraiment contents d'assister à ça, d'autant plus qu'apparemment, cette coutume est tombée complètement en désuétude dans le reste de l'Inde.

Pour finir sur Majuli, quelques bizarreries :
- Quel est cet endroit où l'on dort sous moustiquaire mais dans un sac de couchage et avec des chaussettes? Majuli! Moustiques en nombre le soir, mais il fait entre 5 et 10 degrés pendant la nuit, et notre jolie maison 100% en bambou est loin d'être hermétique.
- Il y a un gros problème de drogue au sein de la population de souris de l'île. Le 2ème soir, une tablette de mes médicaments ayurvédiques a disparu. J'ai pensé l'avoir égarée, mais pendant la nuit, nous avons entendu dans le toit le bruit caractéristique du plastique et de l'aluminium d'une plaquette de médicaments. Le 3ème soir, une plaquette de médocs anti-malaria a disparu à son tour. Et une touriste indienne qui loge dans un bungalow de l'autre côté de la rue nous a dit que sa souris aussi grignottait ses médicaments. Mais qu'est-ce que c'est que ces bestioles??? On l'a vue, c'est une souris normale de 6-7 cm, normale si ce n'est de son étrange addiction... La première nuit, elle s'était empiffré un savon en entier; peut-être était-elle en manque??
- Il y a sur l'île cet étrange et énorme oiseau dont on ne sait pas ce que c'est, mais qui a vraiment une allure bizarre. Celui-ci transportait (mangeait??) son oisillon mort... (Si l'un d'entre vous nous dit en avoir vu au zoo de Londres ou dans une animalerie de Montréal, on arrête les photos!!)

oiseau bizarre
- Nous sommes en Assam et c'est la première fois depuis le début du voyage (3 mois, déjà!) que le thé est mauvais...

Notre séjour à Majuli touche donc à sa fin. Nous avons reçu es permis pour l'Arunachal Pradesh et nous prenons la route après demain. Direction plein nord, le froid, la montagne, la frontière du Tibet. Himalaya, nous voilà!! On envisage de visiter 3 endroits en Arunachal Pradesh, car nos permis ne sont valides que jusqu'au 16 février, et on s'attend à des déplacements lents et difficiles. Difficiles sans doute aussi les communications, alors pas d'inquiétude si nous ne donnons pas beaucoup de nouvelles d'ici le 20 février.


On mettra plus de photos en ligne bientôt, quand on aura plus facilement accès à Internet. Pour l'heure, on a un discours préparer...

**NB: je mets cet article en ligne le 24 janvier: pas moyen d'acceder a Internet pendant nos derniers jours sur Majuli. Majuli Island et le festival sont derriere nous (et nous n'avons finalement pas fait de discours, mais avons ete pris au moins 250 fois en photo!). Nous sommes entres aujourd'hui en Arunachal Pradesh - a nous l'aventure et les routes defoncees!**

Bises à tous
Karine & Rodolphe

jeudi 9 janvier 2014

Kolkata (Inde) - 09/01/2014

Quand on commence à avoir une table attitrée au restaurant...
Raj Kochari, au-dit restaurant. Ne nous demandez pas ce que c'est, mais c'est bon.
Quand le vendeur de bière ne nous demande même plus quelle marque on veut...
Quand le « dépanneur » prépare 2 paquets de kleenex quand il nous voit apparaître au coin de la rue...
Quand les taxis stationnés devant l'hôtel savent où on va et à quelle heure on part...
Quand les chiens errants commencent à tortiller de la queue en nous croisant...
Si cute et déjà plein de puces...
... c'est qu'il est temps de partir. Alors on y va!! Bye-bye Kolkata.

D'autant plus que nos traitements sont finis.
Finis aussi alors, vous direz-vous, les inhumains réveils à 6h du mat'? Eh bien non, car Monsieur Rodolphe a des médocs (foutus médocs) à prendre « at 6:00 am or before » et semble vouloir s'y tenir.
!!!
C'est ce qu'on va voir...

Nos dos vont beaucoup, beaucoup mieux. Entendons-nous : nous ne sommes pas prêts d'obtenir un poste de contorsionniste au Cirque du Soleil, mais ça ne faisait pas partie de notre plan de carrière de toutes façons. Par contre, nous sommes prêts à enfiler nos sacs à dos et;a retourner crapahuter dans la montagne. Himalaya, nous voilà! (J'arrive à la caser presque à chaque fois, celle-là, et j'en profite, parce que rendus au Laos, ça sera plus difficile.)

Donc départ samedi, en train. Rodolphe est parti chercher le ticket. Il a pris un bouquin et une gourde, on espère qu'il sera rentré avant la nuit – sachant qu'on y a déjà consacré 2 heures hier! Toujours une épopée sans fin, l'achat d'un billet de train.
Direction l'Assam où on restera juste le temps d'un thé et de récupérer nos permis pour l'Arunachal Pradesh, à la frontière du Tibet et de la Chine. Montagne, monastères bouddhistes, neige et froid (mais moins qu'à Montréal, pauvres vous!!).

On pense rester un mois en Arunachal Pradesh puis 2 semaines dans les autres provinces du nord-est de l'Inde. C'est TRÈS reculé là-bas et peu touristique, alors nous n'avons aucune idée des moyens de communications qu'on aura. On essaiera de vous donner des nouvelles aussi régulièrement que possible.

D'ici là, gardez-vous au chaud!
Karine & Rodolphe

ps: on est allés au ciné dernièrement, voir Dhoom 3, LE film du moment qui bat tous les records d'audience. Ça se passe à Chicago (!!) parce qu'un flic indien est appelé à la rescousse pour sauver une banque de la ville, ça dure 3 heures, et on l'a vu en hindi (on ne vous avait pas dit qu'on le parle couramment???). Si ça vous tente, la preview ici.