mardi 26 novembre 2013

PHOTOS!!!

Voici quelques photos a vous mettre sous la dent: Ca devrait fonctionner, mais dites-nous si probleme.

Bhaktapur, Patan et Kathmandou: ici

Notre trek: ici

Bardia National Park: ici

A bientot!

De retour de Bardia National Park (Népal) - 26/11/2013

À regarder notre itinéraire, on pourrait croire qu'on s'est trompé, qu'on a tourné à droite au lieu de prendre à gauche au carrefour. Et qu'on a mis plutôt longtemps à se rendre compte de notre erreur. Certaines mauvaises langues pourraient même insinuer que, copilote de choc, j'ai (une fois de plus) regardé la carte à l'envers. Car pour des gens censés cheminer tranquillement, mais imperturbablement vers l'est, nous avons fait un sacré détour à l'ouest: 15 heures de bus plein ouest. Est-ce un assez bon détour à ton goût, Mathieu??

L'aller, grève des transports oblige, a encore été james-bondesque: notre petit bus, assez confortable en fait, au milieu d'un convoi de 10 autocars, escorté par trois camions de l'armée. Nous avions fière allure et déplacions beaucoup de poussière. Au lieu des 15 prévues, le trajet a duré 18 heures: à chaque fois qu'un bus devait lâcher ou embarquer un passager, tout le convoi devait s'arrêter et la moitié des passagers en profitaient pour faire une pause-pipi. Par ailleurs, à chaque check-point, et il y en a en pagaille, les militaires du convoi papotaient avec leurs collègues du contrôle, et la moitié des passagers en profitaient pour sortir se délier les jambes.

Ayant mis autant de temps à l'aller, nous étions confiants pour le retour: ça ne pourrait qu'être plus rapide. Eh bien que nenni! 22 heures! Oui, oui, la même route exactement, sans escorte militaire (les élections ont eu lieu, la grève est finie), mais avec des bouchons. Deux. Le premier nous a immobilisés presque 4 heures, le second 2 heures. La raison? À certains endroits, la route est trop étroite pour permettre à 2 bus ou 2 camions de se croiser. Alors quand il y a un peu de circulation, ça bloque. Parfois TRÈS longtemps. On essayait de ne pas penser que Bardia-Katmandou se fait en à peine plus d'une heure en avion. Il y a 400 km environ. 22 heures pour 400 km!

Mais en dehors de ces questions bassement logistiques, est-ce que ça en valait la peine (et le mal de fesses)? OUI, sans l'ombre d'une hésitation. Le parc national de Bardia est dans le Terai, la bande frontière juste au nord de l'Inde. Rien à voir avec les images habituelles du Népal, pas de haute montagne, pas de neige, pas de yaks. Des rizières, des babaneraies, de la "jungle" et une végétation qui ressemble parfois à la savane.

Le parc est une ancienne réserve de chasse royale, et la zone où nous nous trouvions est celle qui a la plus grande concentration des principaux grands mammifères du pac: rhinocéros unicornes, éléphants sauvages, tigres. Simplement pour une questiond'eau, de cours de la rivière Karnali. Sauf que la rivière a décidé, cette année, de changer son cours et de passer d'aller irriguer une autre zone complètement. Alors les gens du parc et les habitants-fermiers du coin, dont les champs sont irrigués à partir de la Karnali, sont inquiets. Tout était déjà tellement sec, et il ne pleuvra pas avant mai. Et quid de l'an prochain? La Karnali reprendra-t-elle sont cours habituel?

Nous sommes restés une petite semaine et en avons profité pour buller dans les hamacs du super jadrdin de notre hôtel, et visiter les villages aux alentours en vélo. (Pour ceux qui connaissent, les vélos style indien, dont le guidon est fait de telle façon qu'on se prend les genoux dedans quand on essaie de tourner en pédalant).
Balade dans les villages autour du parc
Et en plus de ne rien faire, nous sommes allés traquer le gros mammifère, à pied et en bateau. Même pas peur!

Avant notre départ le premier jour, notre guide, Gautam, nous a donné les conseils de sécurité au cas où on croiserait le-dit gros mammifère d'un peu trop près.
- Rhino: courir en zig-zag, laisser tomber un pull ou autre que la bête s'arrêtera pour renifler, se cacher derrière un gros arbre et tourner autour comme un écureuil qui essaie de se cacher, ou monter dans l'arbre.
- Éléphant: courir en zig-zag et laisser tomber un pull, si possible courir sur une berge (les éléphants n'aiment pas galoper sur les cailloux) ou un marécage (ils s'enfoncent dans la boue). Oublier les arbres: les éléphants les font tomber.
- Tigre: le regarder dans les yeux en reculant. S'il attaque, courir (à priori, pas besoin de faire des zig-zags).
Understood?, a dit Gautam. Yes, sir!, avons-nous répondu comme un seul homme.
Sauf qu'il faudrait courir dans le herbes hautes d'1m50, ou sur des berges couvertes de galets ronds comme des boules de billard, monter (ou pas) dans un arbre au tronc absolument lisse, ou regarder un tigre dans les yeux en ordonnant "Assis!!". M'ouais... J'avoue que j'ai passé le premier quart d'heure de marche à me questionner sur la pertinence de ces conseils.

En plus des grosses bêtes, il y a un nombre impressionnant d'espèces d'oiseaux (évidemment, j'ai oublié combien) - et des beaux! Gautam était aux anges: un martin-pêcheur-ci ici, un pigeon-ça là, ohhhh, un boulboul (????)!! Mais nous, on n'en avait pas grand chose à faire des piafs, ce qu'on voulait, c'est un tigre, un gros! OK, les rhinos, c'est pas mal aussi. Quant aux éléphants, sans vouloir jouer les blasés, on ne reverra jamais un troupeau aussi gros et d'aussi proche qu'en Inde il y a 13 ans, alors les éléphants... (En plus, ce sont les éléphants que les guides craignent le plus, avec eux qu'il y a le plus d'accidents, parce qu'ils sont apparemment super susceptibles et attaquent pour un oui ou pour un non. Alors en voir un, oui, mais à condition qu'il soit loin et qu'on n'ait pas à courir sur des boules de billard). Bref, on était là pour le tigre.

Et mettons fin au suspens tout de suite: on n'en a pas vu. Damned!
Je serais bien tentée d'annoncer ici la disparition de l'espèce, mais comme je l'ai déjà fait avec le Red Panda il y a peu, j'aurais peur d'abuser... A défaut de tigres, on a vu des rhinocéros, dont un magnifique et d'assez proche, et je confirme: c'est vraiment laid, un rhino.

De nos yeux vu!
Et des cerfs, les loutres, des magoustes qui attaquaient un aigle, des singes, des dauphins gangétiques, des crocodiles. Et des oiseaux à gogo, donc. Dont des foutus canards sur lesquels on s'est extasiés (air ahuri de Gautam) jusqu'à ce qu'on réalise qu'il y en avait des centaines et qu'ils criaient tellement dès qu'ils nous voyaient qu'on aurait aussi bien pu porter des casquettes rouges pour être discrets. Foutus canards!

Quant aux éléphants, à défaut de les voir, on est monté dessus.

Notre monture
Une première et c'était vraiment cool. Deux constatations, suite à cette expérience. D'abord que c'est au moins aussi inconfortable qu'un bus népalais sans amortisseur sur une route de montagne. Ensuite que ça ne fait aucun bruit dans la "savane" ou la forêt. Sauf quand ça pète, et notre éléphant avait, semble-t-il, quelques problèmes intestinaux. (Désolée de vous faire partager ces détails, mais ce blog se veut un reflet exact de la réalité. Rodolphe appelle ça de la rigueur journalistique).
Toujours dans le registre des éléphants, l'apogée, au "Elephant breeding centre" du parc, on a quand même vue (et revu, et revu...) un mini-cutie-tout-petit éléphanteau de deux semaines! Et bien que les employés du centre ne comprennent pas le français, je les soupçonne d'avoir vite compris que j'étais complètement gaga. Mais il ètait tellement mignon!!! Passons...
Deux semaines, le 'tit papoute!
Voilà pour Bardia. Et nous revoilà à Kathmandou - décidément! On fait un stop de quelques jours avant de partir vers l'est (j'ai la carte bien en main et dans le bon sens). Ce sera 20 heures de bus cette fois, alors on se pose un peu, le temps que nos coccyx oublient ou nous pardonnent... On devrait partir dans 2 jours. Mais à Kathmandou, qui sait???

A propos de Kathmandou: à  pister, l'article de Rodolphe qui sera publié dans La Presse Plus (et peut-être La Presse aussi, on n'est pas certains) le 30 novembre. On mettra un lien sur le blog quand disponible.

En attendant, bises à tous, et on est preneurs de nouvelles!
Karine & Rodolphe

mercredi 13 novembre 2013

Patan (Kathmandou, Népal) - 13/11/2013

Back to Patan! Apres 20 jours d’absence, dont 16 de trek, la boucle est bouclee. (Retour au clavier sans accent aussi, desolee).

Nous revenons contents (mais pas rassasies – on dirait que ce n’est jamais assez long, un trek), les mollets muscles, les levres gercees, et avec un leger coup de soleil sur le nez. Decrasses depuis ce matin, nous sentons de nouveau bon. Le bonheur, quoi!

Nous n’avons finalement fait que 2 des 3 treks envisages. D’abord le Tamang Heritage Trail, tres chouette car il traverse d’authentiques villages, des champs ou les gens travaillent, des cours de fermettes et permet de loger chez l’habitant. Cree il y a 5-6 ans seulement pour lutter contre la pauvrete dans la communaute Tamang, ce trek est une super opportunite de partager le quotidien des habitants de la region, puisqu’on les cotoie en permanence, on dort chez eux, on mange avec eux dans leur cuisine, etc. Pas de paysages super impressionants, donc, meme si c’est toujours chouette de marcher dans les rizieres en terrasses et que la foret est tres belle, mais une excellente facon de rencontrer des gens et d’en apprendre plus sur leur vie, leur culture, etc.
Le village de Gatlang, un de nos preferes

Et une excellente facon de s’acclimater, car le 2nd trek, le Langtang, nous menait a des altitudes ou l’on peut etre serieusement malade. Acute Mountain Sickness, qui peut affecter meme les meilleurs au-dela de 4000 metres, et peut se traduire par des oedemes cerebraux ou l’apparition de liquide dans les poumonsm et peut causer la mort. Dans une auberge ou mous avons dormi, un francais, pourtant guide sur le GR 20 en Corse et mechamment en forme, en souffrait et ca n’avait vraiment pas l’air agreable; plutot insupportable, meme, et il a du etre evacue en hellicoptere... La seule parade est de monter doucement pour laisser a son corps le temps de s’habituer a l’altitude. Nous avons fait ca tres bien et n’avons souffert d’aucun symptome, a peine le souffle un peu court. Sans doute marchons-nous tellement lentement, entre les pauses-the, les pauses-photos, les pauses-oh-c’est-beau, et les pauses-recherche-du-red-panda, que notre corps a largement le temps de s’ajuster. Il faut avouer qu’on a un rythme un peu atypique, par rapport a la plupart des marcheurs ultra-motives qui arpentent les sentiers du Nepal; nous sortons du lit quand ils se mettent en route, et ne decollons jamais avant 9h, apres un loooooong petit dej’. Quant au temps de marche entre les etapes, disons qu’on est dans les moyennes superieures (idem pour notre consommation de the en route...) Mais on est en vacances, non?
Pause meditative. A 5km, le Tibet.

Le trek de la Vallee du Langtang est plus conforme a l’idee que l’on se fait d’un trek au Nepal: paysages arides (plus d’arbres a cette altitude), pics enneiges (beaucoup de sommets entre 6000m et 7000m dans le coin, galciers, porteurs avec des chargements incroyables (souvent en tongs) et yaks. Le sentier suit en permanence la meme riviere, au fond de la meme vallee. C’est tres beau et plaisant, les paysages sont magnifiques et les services parfaitement adaptes aux randonneurs, puisque la plupart des “villages” n’existent que pour loger et nourrir les touristes. Ce second trek completait donc vraiment bien le premier. Seul point noir: l’affluence. Il est arrive a plusieurs reprises qu’il y ait des bouchons de marcheurs; ca gache un peu le plaisir. Alors pour echapper a la foule, nous avons loue une micro-tente (copie conformede la notre au Quebec, aussi minuscule, mais verte; on se sentait comme a la maison!), des especes de tapis de sol intransportables et une couverture de 5kg et, armes d’une miche de pain, d’un gros morceau de fromage de yak et d’une tablette de chocolat pour contrer l’adversite, nous sommes alles nous isoler tout au bout de la vallee, a 4h de marche du dernier village (donc 5 heures pour nous), histoire de passer la nuit dans un paturage avec les yaks.
Rodolphe en route vers le paturage; sur son sac, nos matelas de sol ultra-legers...
On etait a 4100m et une fois le soleil disparu derriere les montagnes, soit a 4h15, il a vite fait bien froid. A 6h30, on etait couches, tout habilles dans nos sacs de couchage, sous notre enorme couverture. On y est reste jusque 8h le lendemain matin, heure a laquelle le soleil a daigne pointer le bout de son nez pour rechauffer la paturage. Loooongue nuit, donc, a ecouter le vent souffler et les yaks brouter (d’autant qu’on les soupconnait de grignotter nos chaussettes, laissees dehors a “secher”. Mais ca restera un des beaux souvenirs de ce trek: royale, cette impression de solitude au bout du monde.
Au fond, notre petite tente verte

Apres le Lamgtang, nous devions enchainer sur le Gosainkund, une rando de 7-8 jours qui nous permettait de rentrer quasiment jusque Kathmandou a pied, en passant par des lacs geles a 4700m, lieux de pelerinages hindouistes et bouddhistes. Mais le matin ou nous nous appretions a faire la jonction avec ce nouveau trek, Rodolphe a fait un faux mouvement en fermant son sac et hop, lumbago! Pas terrible, en rando, sac au dos! Ce dernier trek durant 7-8 jours et etant plus difficile physiquement, on a trouve plus sage de ne pas le faire et de rentrer soigner ce dos a Kathmandou. C’etait il y a 5 jours; il nous aura fallu ca pour rentrer: 1 jours de repos total avec bouillotte et massage avec des huiles bizarre fournies par un vieux nepalais (une odeur de mazout et zero efficacite), puis  2 jours pour regagner la route et le bus (la, on a battu tous nos records de lenteur! Je plaisante, mais Rodolphe en a vraiment bave pour redescendre...),  puis 2 jours pour rentrer a Kathmandou. Car nous sommes retournes a la civilsation en pleine greve generale, transports paralyses dans tout le pays. (La France n’a finalement pas la palme de la greve, c’est carrement plus serieux ici!!). A propos de la greve, j’avoue que nous n’avons pas fait fort: il y a des elections super importantes dans une grosse semaine, et ca avait completement echappe a notre radar. La greve dure depuis 2 jours et pourrait bien encore durer jusqu’aux elections, personne ne sait vraiment. Pour rentrer de notre village dans les montagnes hier, nous avons pris une bus “tourists only” (cense etre a l’abri d’eventuelles attaques) et avons fait une partie du trajet en convoi avec un autre bus et 2 jeeps, escortes par une voiture de police. Pour un peu, on se serait cru dans un film, sauf que les gros camions Tata lachent de nuages de fumee pas tres cinematographiques a la moindre cote; le fait que les passagers de l’autre bus doivent parois descendre pour permettre au bus d’avancer ne faisait pas tres Holliwood non plus. Bref devant le peu de serieux de notre situation, la voiture de police nous a rapidement laches, et nous sommes arrives a Kathmandou les fesses en compote, mais entiers.
Notre superbe bus Tata, tourists only
Nous voila donc de retour dans la grande ville. Rodolphe finit de reposer son dos et finalise son premier article pour La Presse, pendant que je prepare notre prochaine etape: des que les transports seront retablis, mous nous taperons allegrement, sans soute encore dans un increvable bus Tata, 15 heures de route jusqu’au Parc National de Bardia, a l’est du pays. Finis la montagne, le froid et les yak; a nous la jungle et les moustiques. Au programme; jungle trek, nuit dans un mirador au milieu de la foret, balade a dos d’elephant. J’ai demande aux merveilleux organisateurs de ce periphe asiatique (aka K&R inc.) de voir un tigre avec non pas un mais 2 petits. Je suis pleine d’espoir. Je vous raconterai, sans doute d’ici une quinzaine de jours (si la greve s’eternise, on ira au zoo).

Pour finir, quelques reflexions personnelles (ultra-pertinentes comme toujours)
1- Les ponts suspendus du Nepal ne sont plus ce qu’ils etaient: ce sont maintenant des structures en metal super solides, accrochees dans d’enormes blocs de beton. Ca ne bouge presque plus et on apercoit a peine le vide sous ses pieds. No fun.
2- Je rapporte en primeur une catastrophe nationale: les boulangers nepalais ne savent plus faire les brioches roulees a la cannelle. Grosse deception de la gourmande en moi.
3- Depuis 3 semaines, on observe une hausse tres nette de la consommation de beurre de cacahuetes sur les treks du Tamang et du Langtang. Les experts s’interrogent. Nous proposons un elements de reponse: pain tibetain + beurre de pinotte = papilles comblees (et petit dej’ qui s’eternise).
4- Le Red Panda n’existe pas. C’est un mythe, cette petite  bete-la! Pour preuve: a) on n’en a pas vu, et b) tous les locaux interroges, meme les plus vieux, n’en on vu qu’un, le meme, et il etait mort. CQFD.
5- En montagne au Nepal, la regle de la “priorite a la montee” me s’applique pas. Ici, c’est priorite aux mules. Point.
6- Finalement, les yaks ne mangent pas les chaussettes en laine.
Yak, Yak, Yak!


Bises a tous et a bientot.